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Témoignages de clients : Darcelle Joyeau est enseignante, DACA Dreamer
Lorsque Darcelle Joyeau avait quatre ans, elle a quitté Trinidad avec ses parents et sa sœur pour rester chez son arrière-grand-mère à East Flatbush, New York. Bien qu'elle soit trop jeune pour le savoir à l'époque, elle ne reviendrait pas à Trinidad. Ses parents cherchaient une vie douce avec des promesses et des opportunités et pensaient qu'ils la trouveraient à New York.
Ils arrivèrent tous les quatre à Brooklyn le 4 septembre 2001. Une semaine plus tard, les tours jumelles tombaient. Darcelle se souvient d'aperçus de cette époque. Surtout, elle se souvient de la peur autour d'elle. Elle se demandait pourquoi ce nouvel endroit était si effrayant, dangereux.
Plus de vingt ans plus tard, Darcelle est toujours à Brooklyn. Elle est enseignante dans une école publique pour une classe de quatrième année, un travail qu'elle a toujours su qu'elle voulait. Elle prend trois trains pour se rendre à l'école mais n'est jamais en retard. Elle rencontre parfois son père sur le quai du métro alors qu'il se rendait à son propre travail dans la construction. Ils feront souvent la première étape de son trajet ensemble.
Darcelle nourrit sa classe dans un environnement créatif. Ses élèves l'appellent par son prénom. Elle navigue dans des conversations délicates avec les enfants au sujet de l'actualité et apaise leurs craintes lorsque l'école entre dans un état de verrouillage - une expérience plus courante que jamais. Mais bien qu'elle ait vécu presque toute sa vie ici, sa naissance ailleurs confine Darcelle à un statut de Rêveuse. En tant que bénéficiaire du DACA (action différée pour les arrivées d'enfants), elle doit renouveler tous les deux ans ou risquer l'expulsion vers un pays qu'elle n'a jamais connu. Le processus de renouvellement consiste en des frais monétaires de près de 500 $ et de nombreux formulaires. Darcelle a reçu l'aide de l'Unité du droit de l'immigration de la Legal Aid Society pour suivre le processus.
Darcelle et sa famille ne sont pas moins new-yorkaises que n'importe qui d'autre, mais les obstacles à l'immigration auxquels elles sont confrontées rappellent les différences apparemment arbitraires entre leur statut en tant que membres d'une même communauté. D'une part, en tant que bénéficiaire du DACA, Darcelle ne peut voter à aucune élection fédérale. Arriver ici à un si jeune âge sans aucune garantie de citoyenneté permanente a constamment accablé Darcelle et sa sœur. Elle dit que ses parents "ne savaient même pas le poids de ce que cela porterait en restant". Il n'y a pas de chemin facile vers la citoyenneté permanente pour de nombreux bénéficiaires du DACA.
Le DACA a été créé à l'origine par un décret de l'ancien président Barack Obama et continue de faire face à des contestations judiciaires. Bien que l'administration Biden ait officiellement publié la règle par l'intermédiaire du Département de la sécurité intérieure, le Congrès n'a pas adopté la loi DREAM, qui codifierait la politique.
Enseigner, pour Darcelle, c'est un moyen de partager ses expériences, mais aussi d'apprendre. Son école s'engage pour l'inclusivité et veille à ce que les enfants apprennent leur valeur dès leur plus jeune âge.
Elle a parfois partagé son statut d'immigrant et les difficultés qui en découlent avec les étudiants, aidant à utiliser la conversation comme un moyen de renforcer le fait que chacun est unique avec ses propres difficultés. Darcelle incarne l'équité en classe. « Je ne veux pas avoir l'air d'être meilleure qu'eux [les étudiants] », dit-elle. « Nous apprenons tous. j'apprends de vous; tu apprends de moi. Nous allons grandir ensemble dans la classe. La dichotomie est frappante : quelqu'un qui a consacré sa carrière au service d'une communauté voisine est coincé dans la sienne dans une incertitude perpétuelle.
Et grandir ensemble, c'est ce qu'ils font, tous les jours. Les élèves de Darcelle se présentent pour découvrir le monde à travers ses yeux, et elle fait de même.
Textes et photos de Phoebe Jones.
Si vous ou quelqu'un que vous connaissez cherchez de l'aide pour un problème d'immigration, la Société d'aide juridique Unité du droit de l'immigration peut être en mesure d'aider. Appelez le 844-955-3425.